Deux journalistes étrangers traités comme des criminels par la justice indonésienne
Détenus en Indonésie depuis plus de 5 mois, les deux journalistes britanniques Rebecca Prosser et Neil Bonner ont été condamnés le 3 novembre à deux mois et demi de prison pour avoir « enfreint les permis de séjour ». Ayant déjà purgé leur peine, ils seront bientôt remis en liberté.
Après cinq mois de détention par les services d'immigration indonésiens, les journalistes britanniques Rebecca Prosser et Neil Bonner ont été reconnus coupables le 3 novembre 2015 de violation de leur permis de séjour par le tribunal du district de Batam, une île de l'ouest de l'archipel. Condamnés à deux mois et demi de prison, ils devraient être libérés prochainement.
« Nous sommes soulagés d’apprendre la libération prochaine de Rebecca Prosser et Neil Bonner, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières. Néanmoins, leur condamnation par le tribunal du district de Batam confirme la fâcheuse tendance de l’Indonésie à transformer des journalistes qui commettent une irrégularité administrative en véritables criminels. Comment peut-on parler de justice quand des journalistes étrangers peuvent être écroués aussi longtemps que certains criminels ? La loi sur les visas de journalistes étrangers doit être abrogée.»
Les deux journalistes de la société de production Wall to wall avaient été arrêtés le 28 mai 2015 par la marine indonésienne, alors qu’ils filmaient la reconstitution d’une attaque de navire pétrolier par un groupe de pirates pour un documentaire commandé par National Geographic, munis seulement d’un visa tourisme.
L’Indonésie occupe la 138e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 établi par Reporters sans frontières, après une chute de six places en 2014.