Détention d’Ignace Sossou au Bénin : “trois mois ça suffit” !
Dans une vidéo diffusée à l’occasion des trois mois de son arrestation, Reporters sans frontières (RSF) témoigne de sa préoccupation et de son incompréhension concernant le sort du journaliste Ignace Sossou maintenu en détention alors que les preuves de son innocence sont sur la place publique depuis longtemps.
Trois mois après son arrestation et sa condamnation à 18 mois de prison pour “harcèlement par le biais de moyens de communication électronique”, le journaliste d’investigation et directeur de production de Bénin Web TV Ignace Sossou croupit toujours en prison. Dans une vidéo diffusée ce vendredi 20 mars, RSF remet en lumière les preuves de son innocence totale en confrontant les tweets publiés par le journaliste et les extraits audios des déclarations d’un Procureur qui avait porté plainte contre le journaliste. Tous deux avaient participé à un atelier organisé par l’Agence française de développement médias (CFI) en décembre dernier. Comme le montre de manière incontestable cette vidéo, les propos du magistrat n’ont été ni tronqués, ni source d’aucune forme de harcèlement. Pourtant, le journaliste n’a bénéficié d’aucune mesure lui permettant de recouvrer la liberté. Pire, la date de son procès en appel n’est même pas encore connue.
“Trois mois, ça suffit ! Le moment est venu de mettre fin à la détention d’Ignace Sossou qui n’a fait que son travail en relayant des propos d’intérêt public, déclare le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF, Assane Diagne. Nous sommes vivement préoccupés par le sort de ce journaliste injustement maintenu en prison alors que les preuves de son innocence sont sur la place publique comme RSF en fournit une nouvelle fois la preuve irréfutable avec cette vidéo”.
La préoccupation de RSF est largement partagée dans la région. Dans une tribune commune inédite à laquelle s’est jointe RSF, publiée le 13 mars, plus de 120 médias et journalistes d’Afrique de l’Ouest ont demandé sa libération.
Le Bénin occupe la 96e position sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.