Coronavirus : RSF appelle l’Organisation mondiale de la santé à cesser d’exclure les journalistes taïwanais
Reporters sans frontières (RSF) appelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à mettre fin à l’exclusion des journalistes taïwanais, qui va à l’encontre du droit universel à l’information et affaiblit l’effort international de lutte contre le coronavirus.
Alors que la communauté internationale se mobilise contre la pandémie de coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sous pression de la Chine, continue d’exclure les médias et les journalistes taïwanais de ses événements et points presse sous prétexte que l’Organisation des Nations Unies (ONU), dont elle dépend, ne reconnaît pas Taïwan et son passeport.
Entre 2009 et 2016, période durant laquelle le régime de Pékin tentait de se rapprocher de Taïwan, l’OMS et l’ONU accréditaient pourtant sans difficultés les médias et les journalistes taïwanais qui en faisaient la demande.
Reporters sans frontières (RSF) appelle Pékin à mettre fin à ses pressions et demande au directeur général de l'OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, et au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de mettre immédiatement un terme à cette pratique discriminatoire qui prive la communauté scientifique et le public taïwanais de mises à jour essentielles sur les récentes découvertes liées au virus.
« Empêcher les journalistes taïwanais d’accéder aux activités de l’OMS et de l’ONU est une violation flagrante du droit à la libre information énoncé dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, fustige Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF). En temps de crise sanitaire mondiale, la transparence et le partage de l’information sont plus que jamais nécessaires et peuvent sans doute épargner de nombreuses vies. »
Taïwan, de facto indépendante depuis 1949 et gouvernée démocratiquement, est revendiquée par le régime de Pékin qui fait tout pour l’isoler sur la scène internationale. Depuis le début de la pandémie, l’OMS est sous le feu des critiques pour avoir marginalisé les autorités et les médias taïwanais, alors que l’île est citée en exemple pour sa bonne gestion de la crise.
Taïwan est au 43e rang sur 180 dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2020. La Chine, pour sa part, stagne au 177e rang.