Chine: RSF saisit les Nations unies pour les tortures subies en détention par le journaliste Huang Qi
Reporters sans frontières (RSF) a saisi vendredi le Rapporteur spécial des Nations unies concernant les faits de torture subis par le journaliste et prix RSF Huang Qi, détenu en Chine depuis deux ans en dépit d’un état de santé alarmant.
Reporters sans frontières (RSF) a déposé ce vendredi une requête auprès du Rapporteur spécial des Nations unies sur les faits de torture subis par Huang Qi, prix RSF 2004 et fondateur du site d’information 64 Tianwang, prix RSF 2016, détenu en Chine depuis deux ans alors qu’il est gravement malade. L’objectif de la requête est de permettre à l’ONU d’interpeller publiquement la Chine sur le sujet.
« Lors des rares visites qui leur ont été permises, les avocats de Huang Qi ont constaté qu’il était victime de sévices corporels répétés et de refus de soins, ce qui s’apparente clairement à de la torture vu son état de santé, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’est de RSF, qui rappelle que le journaliste « risque, s’il n’est pas libéré immédiatement, de connaître le même sort que le prix Nobel de la paix et prix RSF Liu Xiaobo et le blogueur Yang Tongyan, morts l’an dernier, après avoir été privées de soins dans les geôles chinoises. »
Le journaliste est détenu sans jugement au centre pénitentiaire de Mianyang (Sichuan) pour “divulgation de secrets d'État à l'étranger” depuis le 28 novembre 2016. Ces mauvais traitements, qui semblent destinés à le forcer à plaider coupable, sont d’autant plus inquiétants qu’il est gravement malade des reins, du coeur et du foie, séquelles de huit années de prison et de camps de travail purgées lors des décennies précédentes.
La Chine est une des plus grandes prisons du monde avec plus de 60 journalistes professionnels et non-professionnels derrière les barreaux. Dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 publié par RSF, le pays stagne au 176e rang sur 180.