Afrique
Sénégal
-
Classement 2024
94/ 180
Score : 55,44
Indicateur politique
74
52.90
Indicateur économique
90
44.21
Indicateur législatif
85
62.50
Indicateur social
72
65.87
Indicateur sécuritaire
124
51.71
Classement 2023
104/ 180
Score : 55,82
Indicateur politique
79
56.43
Indicateur économique
93
46.08
Indicateur législatif
115
55.66
Indicateur social
82
65.42
Indicateur sécuritaire
111
55.51

Le pluralisme médiatique est contrebalancé par la prédominance de la politique dans le traitement de l'information, notamment dans les journaux. Si le pays offre traditionnellement un contexte favorable à la presse, avec un véritable pluralisme médiatique, une recrudescence des menaces verbales, physiques et judiciaires envers les journalistes ces dernières années crée les conditions d’un recul du droit à l’information.  

Paysage médiatique

Le paysage médiatique du Sénégal se compose d’au moins 45 quotidiens, de plus d’une vingtaine de radios généralistes et communautaires, et de près d’une vingtaine de chaînes de télévision. Les chaînes et les sites et d’information sont nombreux. Alors que les médias privés donnent la parole à tous les courants  politiques, la télévision nationale continue de privilégier les activités du gouvernement. Les médias audiovisuels des groupes Futurs Médias, D-Média et Emedia font partie des plus suivis dans la capitale Dakar. En raison du faible tirage des journaux, ceux-ci ne peuvent pas être diffusés sur tout le territoire national, se limitant principalement à la capitale et à certaines grandes villes.

Contexte politique

L’ancrage démocratique du pays et les textes de lois en vigueur garantissent la liberté de la presse. La plupart des médias privés s’efforcent, de manière indépendante, de révéler ou de rendre compte de manière critique des actions du gouvernement et de poser des débats nationaux. Le président de la République a toujours le pouvoir de nommer les membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) dont le remplacement par la Haute Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA) tarde à se concrétiser. Plusieurs acteurs de la presse continuent de remettre en cause la neutralité du CNRA. Outre la suspension du signal de la télévision Walfadjri, des restrictions du droit d’informer en période de crise ont eu lieu en 2023 (accès à Internet restreint, suspension de réseaux sociaux et d’Internet sur les données mobiles).

Cadre légal

Malgré l’arsenal juridique qui favorise généralement l’exercice de la profession de journaliste, les acteurs sont assez inquiets du maintien, dans le Code de la presse voté en 2017, de lourdes peines privatives de liberté pour de simples délits de presse. L’absence d’une loi sur l’accès à l’information empêche toujours les journalistes et les citoyens d'accéder à des informations publiques. 

Contexte économique

En dehors des médias du secteur public et de quelques groupes de presse privés, un modèle économique pérenne fait défaut pour les médias au Sénégal. La vente des journaux ne règle pas les coûts de fonctionnement, l’aide à la presse n’est pas suffisante et la publicité reste mal répartie, avec une importante part captée par les médias publics. 

Contexte socioculturel

La couverture plurielle des questions LGBT reste difficile pour les journalistes. Le traitement de certaines questions liées à la religion peut provoquer des tensions, voire des violences.

Sécurité

Les interpellations et les arrestations liées aux tensions politiques sont devenues fréquentes. Si 2022 a été marquée par une recrudescence des arrestations et de la violence – menaces verbales et physiques – contre les professionnels des médias, au moins une dizaine de journalistes ont été arrêtés en 2023. Tous ont obtenu une liberté provisoire ou une amnistie. L’insécurité grandissante pour les journalistes locaux et internationaux provient notamment des forces de l’ordre et des acteurs politiques. Elle n’a pas épargné l’institut de formation des journalistes, le CESTI, attaqué par des manifestants en juin 2023. 

Exactions en temps réel au Sénégal

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