Chine : avec le renouvellement attendu de son mandat, le président Xi Jinping pourra poursuivre sa croisade contre le journalisme

Alors que le Comité central du Parti communiste chinois devrait malheureusement accorder au dirigeant Xi Jinping un troisième mandat de secrétaire général, Reporters sans frontières (RSF) dévoile des chiffres qui montrent l’ampleur de la croisade contre le journalisme qu’il mène depuis dix ans.

“Le renouvellement du mandat de Xi Jinping, s’il est confirmé, est une inquiétante nouvelle pour la liberté de la presse : il aura toute latitude pour poursuivre la croisade contre le journalisme qu’il a lancée il y a dix ans”, déclare le directeur du bureau Asie du Sud-Est, Cédric Alviani, qui appelle les démocraties à “utiliser tous les moyens nécessaires pour dissuader le dirigeant chinois de diffuser son modèle dystopique de la société fondé sur la censure, la propagande et la surveillance”.

Dans les prochains jours, le Comité central du Parti communiste chinois devrait renouveler pour la troisième fois le mandat de cinq ans du président Xi Jinping au poste de secrétaire général, lui permettant de pousser plus loin encore la croisade contre le journalisme qu’il a entamée voici dix ans. Sous le prétexte d’une répression contre des “rumeurs en ligne” et des “contenus vulgaires”, le nouveau dirigeant devenu un prédateur de liberté de la presse a rapidement renforcé son contrôle sur les médias d’État chinois, dont on attend aujourd’hui qu’ils “reflètent la volonté du Parti”, tout en initiant de violentes mesures contre des journalistes non-professionnels et en exerçant une censure et une surveillance en ligne sans précédent.  

115 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse derrière les barreaux

La Chine de Xi Jinping est la plus grande prison du monde pour les professionnels des médias et les défenseurs de la liberté de la presse : 115 d’entre eux sont emprisonnés, souvent dans des conditions qui mettent leur vie en péril. Les journalistes dont les articles contredisent la ligne du régime sont régulièrement détenus dans des “prisons noires”, où ils sont privés de leurs droits et peuvent être torturés. 

3 défenseurs de la presse morts en prison

Xi Jinping doit être tenu personnellement responsable pour les mauvais traitements qui ont provoqué la mort du lauréat du prix Nobel et du Prix de la liberté de la presse RSF Liu Xiabo, ainsi que celle du commentateur politique Yang Tongyan en 2017, et celle du Tibétain Kunchok Jinpa, une source journalistique clé, en février 2021.

94 places de moins pour Hong Kong au Classement RSF

La pression de Xi Jinping sur le gouvernement de Hong Kong a également mené à une détérioration sans précédent de la liberté de la presse dans la région administrative spéciale. Depuis 2012, Hong Kong a chuté de 94 places au 148e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022. 

7 médias fermés en deux ans à Hong Kong

Rien que ces deux dernières années, le régime de Xi Jinping a recouru à la loi sur la sécurité nationale pour poursuivre au moins 23 défenseurs de la liberté de la presse dans l’ex-colonie britannique et fermer les principaux médias indépendants Apple Daily et Stand News. Dans le même temps, le climat de peur dans lequel travaillent les journalistes de Hong Kong a conduit cinq médias plus modestes à cesser leur activité. 

1 000 000 000 d’internautes sous surveillance

Grâce à une utilisation extensive des nouvelles technologies, Xi Jinping a imposé un modèle social fondé sur la censure, la propagande et la surveillance. La CAC (Cyberspace Administration of China), une entité placée sous le contrôle personnel de Xi Jinping, empêche le milliard d’utilisateurs d’Internet en Chine de recevoir et de transmettre librement de l’information indépendante. 

149 pays infectés par le modèle médiatique dystopique de la Chine

À travers le projet de développement international des “nouvelles routes de la soie” (Belt and Road Initiative) soutenu par 149 pays, la Chine de Xi Jinping poursuit un “nouvel ordre mondial des médias”, dans lequel le journalisme n’est pas destiné à constituer un contre-pouvoir, mais plutôt à diffuser la propagande d’État. En tant qu’acteur de ce projet, le régime chinois encourage les gouvernements autoritaires à renforcer leur contrôle sur les médias et Internet, et leur fournit les moyens techniques et régulateurs nécessaires pour atteindre cet objectif, ce qui constitue une menace directe envers le journalisme et la démocratie dans le monde. 

En 2021, RSF a publié un rapport d’investigation inédit, Le Grand bond en arrière du journalisme en Chine, qui révèle l’étendue de la campagne de Beijing contre le journalisme et le droit à l’information dans le monde.

La Chine occupe le 175e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.

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