Chine : RSF appelle à la libération du journaliste d’investigation malade Huang Qi, arrêté il y a six ans

Arrêté il y a six ans, le journaliste lauréat du Prix RSF pour la liberté de la presse en 2004, Huang Qi, actuellement souffrant, risque de mourir s’il est maintenu en détention.

“Huang Qi, journaliste chinois de renom et fondateur du média indépendant 64 Tianwang, est incarcéré depuis 2016 pour avoir eu le courage de mener des enquêtes sur la corruption et les atteintes aux droits humains du régime chinois. En détention, il a été victime d’actes de torture et de mauvais traitements à répétition. RSF appelle à la libération immédiate de Huang Qi ainsi que de tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie de l’Est de RSF

Le lundi 28 novembre 2022 marque le sixième anniversaire de l’arrestation du journaliste d’investigation chinois de 59 ans, Huang Qi, lauréat du Prix RSF pour la liberté de la presse en 2004, qui a été arrêté devant son appartement dans la ville de Chengdu. Huang Qi, fondateur du site d’information dédié à la défense des droits humains 64 Tianwang qui a également remporté un prix RSF en 2016 , a été condamné à 12 ans de prison le 29 juillet 2019 pour “divulgation de secrets d’État” et “communication de secrets d’État à l’étranger”, à l’issue de deux ans de détention arbitraire et d’un procès à huis clos.

Que ce soit à l’occasion du massacre de la place Tian’anmen en 1989 ou dans le cadre de la réponse du gouvernement au séisme meurtrier dans le Sichuan en 2008, Huang Qi s’est toujours employé à rendre compte de la corruption et des atteintes aux droits humains en Chine. Et au cours de sa carrière de journaliste, il a été condamné à plusieurs reprises à de lourdes peines de prison.

Détérioration de son état de santé et perte de poids 

Au moment de son arrestation le 28 novembre 2016, Huang Qi souffrait d’une maladie des reins, de troubles cardiaques et d’hydrocéphalie. Lors d’une de ses rares visites en 2018, son avocat a constaté une nouvelle aggravation de son état de santé et sa perte de poids significative. Fin novembre 2022, la mère de Huang Qi a finalement réussi obtenir une conversation en vidéoconférence avec son fils, la précédente en janvier ayant été brusquement interrompue après seulement deux minutes.

En Chine, les journalistes détenus sont victimes de mauvais traitements et se voient refuser l’accès aux soins médicaux de manière quasi systématique : en 2017, le lauréat du Prix Nobel de la paix et du prix RSF pour la liberté de la presse Liu Xiaobo et le blogueur dissident Yang Tongyan sont tous les deux morts d’un cancer, sans avoir pu bénéficier d'un traitement en détention. Kunchok Jinpa, l'une des principales sources d'information sur le Tibet pour les médias, est également mort en détention en 2021 à la suite de mauvais traitements.

En 2021, RSF a publié une enquête historique intitulée Le grand bond en arrière du journalisme en Chine, qui révèle la campagne de répression menée par Beijing contre le journalisme et le droit à l’information dans le monde.

La Chine, qui occupe la 175e place sur 180 au Classement mondial RSF de la liberté de la presse de 2022, est le plus grand geôlier de journalistes au monde avec au moins 110 détenus, dont 11 à Hong Kong.

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