- 土耳其
- 新聞稿
Les opérations militaires à la frontière turco-syrienne, dans la région d’Idlib, l’intervention de l’armée turque en Libye, l’instrumentalisation politique de la crise des réfugiés syriens et la gestion de la pandémie de Covid-19, n’ont fait que renforcer la politique liberticide du gouvernement envers les médias critiques, renforçant par ailleurs l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Même si la Turquie n’est plus la plus grande prison au monde pour les journalistes, le risque d’incarcération et la crainte de se voir travailler sous contrôle judiciaire ou privé de passeport est omniprésent. Alors que 90% des médias nationaux demeurent sous le contrôle du pouvoir, par le biais notamment des institutions de régulations des médias, telles que le Haut Conseil de l’audiovisuel (RTÜK), la Commission chargée de la distribution des annonces publiques (BIK) ou alors le Conseil de la Présidence chargé de fournir la carte de presse (CIB) se livrent à une pratique clairement discriminatoire de manière à marginaliser ou criminaliser les voix critiques au sein de la profession. Tous les moyens sont bons pour mettre fin au pluralisme. Dans cette ‘Nouvelle Turquie’ marquée par l'hyper-présidence de Recep Tayyip Erdogan et où l’arbitraire des juges de paix et des instances administratives sont devenues la norme, la censure d’Internet a atteint des niveaux inédits. La remise en cause du pouvoir et des milieux privilégiés est devenue quasi-impossible. Les réseaux sociaux sont désormais contraints de désigner un représentant légal en Turquie et d’appliquer les décisions de censure adoptées par la justice turque, sous peine de se voir condamner à des sanctions graduelles (amendes, privation de publicité et réduction de la bande passante).