- 阿尔巴尼亚
- 新闻稿
En 2020, le gouvernement a tenté de renforcer sa pression sur les médias en menaçant de voter à nouveau la loi contre la diffamation, malgré les recommandations de la Commission de Venise et les critiques des organisations de liberté de la presse. Bloquée en 2020 par le veto du président, cette loi risquait d’accroître la censure dans un pays où le gouvernement a restreint l’accès des journalistes à l’information officielle et contrôle le paysage audiovisuel via l’attribution des licences de diffusion. Le comportement du gouvernement vis-à-vis des médias a encouragé les hommes d'affaires et les fonctionnaires proches du pouvoir à poursuivre les journalistes en justice, et les discours dénigrants ont transformé les reporters en cibles potentielles d’agressions : les attaques physiques sont fréquentes, et les autorités échouent à les sanctionner. Au début de la crise du coronavirus, le Premier ministre Edi Rama, a appelé les citoyens à « se protéger contre les médias » et a refusé de les aider, alors que la pandémie a aggravé la crise financière au sein des rédactions au point que les journaux ont cessé de publier leur version papier pendant environ un mois et demi. Le pluralisme des médias et leurs revenus publicitaires ont été également atteints par l'arrêt de certaines émissions, en raison de la décision des autorités de limiter la présence sur le plateau à deux personnes. Des tentatives de criminalisation du travail des journalistes ont refait surface lors de plusieurs manifestations, où ceux-ci ont été arrêtés et brutalisés par la police. A l'été 2020, deux chaînes de télévision critiques envers le gouvernement et la municipalité de Tirana, Ora News TV et Channel One, ont été saisies sur décision de la Cour d'appel spéciale pour « corruption » et « crime organisé ». En présence de forces de police, le ministère de l'Intérieur a repris l'administration des télévisions en août, arguant que son propriétaire était soupçonné de trafic de drogue et menaçant l’indépendance éditoriale des médias. Ces derniers se sont toutefois mobilisés en créant la première plateforme d'autorégulation du pays pour les médias éthiques.