- 匈牙利
- 新闻稿
VOIR LA FICHE #OBSERVATOIRE_19
Ayant utilisé la crise sanitaire comme prétexte, le régime de Viktor Orbán a continué à étendre son hégémonie sur le paysage médiatique hongrois et inspirer d’autres pays européens comme la Slovénie ou la Pologne. La législation anti-coronavirus, qui accorde un pouvoir pratiquement illimité sur la gestion de la crise au gouvernement, a menacé de traduire en justice les journalistes pour « diffusion de fausses nouvelles » ou « blocage des efforts anti-pandémie du gouvernement » et restreint davantage leur accès, déjà limité, aux informations publiques. Cette tentative d'État policier d’information au cœur de l’Europe a contraint de nombreux journalistes et leurs sources à l'autocensure, bien que des articles critiques à l'égard du gouvernement et des rapports révélateurs ont été encore publiés quotidiennement. Or l’instauration de l'obligation pour les journalistes d’obtenir une autorisation des autorités et des propriétaires de terrain pour un survol de drone sous peine d’un an de prison démontre la volonté de l’Etat de déployer tout l’arsenal législatif possible pour entraver le travail des médias indépendants et pour protéger les oligarques qui font l’objet de leurs enquêtes. Le pluralisme des médias, lui, souffre des décisions politiques prises par le Conseil des médias sous un prétexte administratif : le non-renouvellement de la licence de Klubrádió, contraignant la radio à ne diffuser que sur internet, ou celle d'Antenna Hungaria, mettant ainsi fin au service DAB+ utilisé par les radios. L'événement le plus spectaculaire de 2020 a été la prise de contrôle du site Index.hu par le gouvernement grâce à un homme d’affaires proche du premier ministre. Telex.hu, lancé par les anciens d’Index.hu, contribue à sauver - avec le retour de Radio Free Europe - ce qui reste du pluralisme des médias en Hongrie.