Une animatrice radio agressée à son domicile : Reporters sans frontières demande aux autorités de prendre cette affaire au sérieux

Reporters sans frontières condamne l'agression perpétrée contre Agnès Taile, présentatrice d'un émission de libre-antenne sur la radio privée Sweet FM, et appelle les autorités camerounaises à prendre cette affaire au sérieux. "Cette attaque, lâche et inquiétante, ne doit pas rester impunie, d'autant que les menaces contre les responsables de l'émission continuent. On ne doit pas pouvoir s'en prendre physiquement à ceux qui donnent la parole à la population sans répondre de ses actes. Par ailleurs, les équipes de Sweet FM ne peuvent pas travailler sereinement en sachant que des brutes peuvent impunément les molester au moindre prétexte”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans la nuit du 6 au 7 novembre 2006, trois hommes cagoulés se sont introduits au domicile de la journaliste, à Douala (Ouest). Ils l'ont traînée à l'extérieur puis piétinée. Une fois à terre, elle a été victime de coups sur ses mains et son cou. Elle a été hospitalisée pour de multiples contusions. Elle a des difficultés à parler du fait d'une tentative de strangulation et ses mains sont immobilisées par des bandages. Depuis juin 2005, Agnès Taile est la modératrice de l'émission “A vous la parole”, dans laquelle les auditeurs s'expriment par téléphone sur des sujets d'actualité. Trois semaines avant son agression, elle avait reçu plusieurs appels téléphoniques anonymes lui enjoignant de cesser sa “traque”. “Vous avez demandé le face-à-face”, lui ont lancé ses agresseurs. Les jours précédant son agression, la journaliste avait dénoncé à l'antenne ces tentatives d'intimidation et invité toute personne se sentant diffamée à user de son droit de réponse. Le rédacteur en chef de Sweet FM a affirmé à Reporters sans frontières ne pas avoir de soupçons sur l'identité des agresseurs. Il est désormais lui-même la cible de menaces, depuis qu'il a choisi d'animer l'émission en attendant le rétablissement d'Agnès Taile.